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Janvier 2023 : recherche sur l’histoire d’une commune

En milieu rural, les bulletins paroissiaux étaient certainement les seuls périodiques lus par la population. Ces publications ne sont pas seulement consacrées à la diffusion des idées religieuses et de la morale chrétienne ou à l’information des événements de la vie paroissiale (baptêmes, communions, mariages, décès, ordinations, pèlerinages...). Ils traitent aussi, sous forme de chroniques, de sujets variés comme l'agriculture, la construction ou la rénovation des édifices, les fêtes, les horaires des trains ou encore les événements climatiques, sportifs et associatifs. Sans oublier les années de guerre, où l'on informe la population sur la situation des soldats de la paroisse et où l'on donne parfois les circonstances détaillées de leur décès. Ils constituent une source précieuse qui pourra utilement compléter des recherches historiques et généalogiques.
Aux Archives départementales des Côtes-d’Armor, les bulletins sont cotés dans la série « journaux ou périodiques » selon leur format (hauteur) : AP < 25 cm, BP < 30 cm et CP > 30 cm. Aujourd’hui, ces documents continuent d’être collectés, au format papier ou numérique.
Le bulletin paroissial Les trois clochers se compose d’une page recto verso annonçant la nouvelle année. Il est imprimé ou ronéotypé toutes les semaines et semble être gratuit. A compter de l’année 1912, une vignette apparaît sur la page de titre présentant les trois églises illustrant le titre du bulletin. Au centre, on aperçoit un jeune garçon proposant un journal (certainement le bulletin) à un homme, à gauche deux hommes semblent lire le bulletin.
Ce dernier exemplaire de l’année 1912 se veut convivial. L’originalité du texte vient du fait que le bulletin est personnifié et se présente lui-même aux lecteurs comme ayant 5 ans. « Je suis donc le petit facteur des Trois-Clochers, toujours gai, toujours content, toujours bien reçu.
Aujourd’hui, revêtu de mon bel habit neuf, je vous apporte mes vœux de bonne année.»
Nous profitons de ce document du mois pour vous souhaiter également une belle et heureuse année 2023.
Sources complémentaires :
> Archives diocésaines
Maisons Saint-Yves
archives@diocese22.fr
Maison Saint-Yves
Février 2023 : recherche sur le parcours militaire d’un individu

De nombreuses sources administratives permettent de reconstituer le parcours militaire d’un individu, tant pour la Première que pour la Seconde Guerre mondiale (registres matricules, listes de prisonniers, dossiers de demande de carte de combattant, etc.). Parfois, des fonds privés viennent documenter de façon exceptionnelle le parcours d’un soldat, comme ici celui de Léopold de Bellaing.
Le fonds de Bellaing a été donné aux Archives départementales des Côtes-d’Armor le 22 février 2010 par Monsieur Bruno Moreau de Bellaing, petit-fils de Léopold de Bellaing. Conservé sous la cote 174 J, ce fonds est constitué de documents personnels de Léopold de Bellaing (lettres, cartes postales...) remontant pour l’essentiel à la Première Guerre mondiale. Jacques Léopold Marie Joseph Moreau de Bellaing est né le 12 mars 1875 à Vendôme (Loir-et-Cher). Engagé volontaire en 1893, il est lieutenant de réserve au 24e régiment de dragons lorsque la guerre éclate en 1914. Nommé capitaine de réserve à titre temporaire en 1915, puis à titre définitif en 1916, il est détaché au 73e régiment d’infanterie territoriale. Domicilié à Guingamp, il était marié à Marie Charlotte Anna Hingant de Saint-Maur.
Le journal de marche de Léopold Moreau de Bellaing, composé de deux volumes soit un total de 385 pages, se présente sous forme manuscrite accompagnée de photographies.
Ce document nous dresse le récit chronologique du parcours militaire de Léopold de Bellaing durant la Première Guerre mondiale. Dans une préface écrite en juillet 1923, on apprend que le document a été remis au propre par l’auteur en regroupant des notes écrites au jour le jour. Le document est paginé, des annotations sont indiquées en rouge dans les marges et une table des matières existe à la fin du second volume. De plus, toutes les photographies sont légendées. Sur l’une d’entre elles apparaît son chien, Schrapnell, à qui il consacre un paragraphe dans le premier volume (pages 218-220) : « cet animal fort intelligent appartenant à la race des chiens de berger mais avait cependant une origine bien difficile à déterminer. »
Ce journal de marche offre au lecteur un aperçu de la vie quotidienne d’un militaire pendant la Grande Guerre.

Sources complémentaires :
Archives départementales des Côtes-d’Armor
- Série J : Archives d’origine privée.
- Série R : Affaires militaires, organismes de temps de guerre.
- Série W : Versements de l’office départemental des anciens combattants (1008 W, 1057 W, 1118 W, 1591 W).
- Journal de l’exposition Les Côtes-du-Nord dans la Grande Guerre, 1914-1918, fonds et collecte
- Journal de l’exposition Les Costarmoricains pendant la Deuxième Guerre mondiale
- Aide à la recherche sur la Seconde Guerre mondiale
Autres ressources :
- Centre généalogique des Côtes-d’Armor
- Portail Grand mémorial relatif aux parcours militaire des Poilus
- Portail culturel du ministère des armées Mémoire des hommes
- MémorialGenWeb
Mars 2013 : recherche sur l’origine d’une propriété foncière

La documentation cadastrale offre la possibilité de retrouver les noms des propriétaires successifs d’une parcelle à partir du début du XIXe siècle. Pour ce faire, la consultation en ligne des plans numérisés du cadastre ancien s’accompagne de l’étude, en salle de lecture, des registres (états de section et matrices). Ces documents sont conservés dans la sous-série 3 P. (Consulter les plans cadastraux numérisés)
On désigne du nom de cadastre à la fois l'ensemble des documents cadastraux produits pour établir l'assiette de l'impôt foncier (ou cadastre proprement dit) et le service administratif du cadastre, chargé des différentes opérations cadastrales (source : Encyclopaedia Universalis).
Déjà développé sous forme de plans géométriques dans l’Antiquité, le cadastre ne réapparaît qu'à partir du XIIe siècle (dans le nord de la France) afin d’établir des bases pour la répartition des impôts directs comme la taille, l’imposition proportionnelle au patrimoine mobilier et immobilier.
Au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, lorsqu'un grand seigneur souhaite connaître l'étendue et les revenus de ses terres, les limites et les droits de ses fiefs, il proclame une réformation de son domaine. L'administration seigneuriale compare alors les anciens aveux – ou « mynus » en Bretagne – aux nouveaux aveux produits par les vassaux, les met à jour, les recopie et les consigne dans des registres désignés sous le terme de « terriers ». Commencée au XVIe siècle, la réformation du duché de Penthièvre reprend en 1777, date à laquelle est dressé « un plan d'arrangement pour les archives du duché ». En 1783, débute une nouvelle campagne afin que les hommages et aveux soient rendus à la seigneurie de Lamballe, partie du duché par laquelle doit commencer la réformation. Les documents qui en résultent constituent pour notre territoire une sorte de préfiguration au cadastre par masse de culture qui sera instauré par Napoléon en 1802.
Dates clés :
1802 : l'arrêté des consuls du 12 brumaire an XI (3 novembre 1802) décide de créer par commune « un cadastre général par masse de culture » (dans le département des Côtes-du-Nord : une quarantaine de communes furent concernées par ces opérations entre l'an XI et environ 1807). Ce cadastre doit permettre, à partir d'un plan levé au 1/5 000, de réunir tous les terrains portant des récoltes identiques par masse de culture, sans prendre en compte les propriétaires. Rapidement, ce principe d'une distinction des terrains d'après la nature de leurs cultures est abandonné au profit d'une distinction fondée sur la délimitation parcellaire et le propriétaire.
1807 : la loi de finances du 15 septembre 1807 institue le cadastre parcellaire dit napoléonien, s'appuyant sur une campagne d'arpentage systématique. Mais les travaux sont longs et coûteux.
1821 : la loi de finances du 31 juillet 1821 relance la confection du cadastre en simplifiant les opérations cadastrales, les communes et les départements devenant maîtres d'œuvre en matière de levé cadastral. Les travaux reprennent à un rythme plus rapide pour s'achever vers 1850 dans tout le département. On notera qu'en vertu des textes réglementaires, certaines communes des Côtes-d'Armor disposent de 2 atlas cadastraux de dates différentes, dits de la première et de la deuxième époque (exemple : 1811 et 1846 pour la commune d'Erquy).
1930 : rapidement, le cadastre napoléonien présente un défaut majeur, l'immuabilité du plan. Est alors posée, dès le milieu du XIXe siècle, la question de sa mise à jour. Pour pallier cet inconvénient, la loi du 16 avril 1930, en application des travaux de la commission extra-parlementaire du cadastre (1891-1905), ordonne la rénovation générale du cadastre. En réalité, la rénovation recouvre selon les époques et les textes officiels trois modes différents qui se reconnaissent par les mentions portées sur les feuilles des plans concernés ou par l'identification des sections : la simple mise à jour, le renouvellement (confection d'un nouveau plan sans délimitation des propriétés) et la réfection (confection d'un nouveau plan mais cette fois avec délimitation des propriétés). Dans le département, la rénovation générale entreprise dès l'année 1932 se termine en 1975.
1955 : les décrets du 4 janvier et du 30 avril 1955 sur la réforme de la publicité foncière complètent la loi de 1930, en rendant obligatoire pour le conservateur des Hypothèques la tenue du fichier immobilier par rapport au cadastre rénové.
1974 : la loi du 18 juillet 1974 institue le remaniement du cadastre. Il s'agit d'une nouvelle rénovation ponctuelle, exécutée chaque fois que le plan n'est plus adapté à l'évolution du tissu parcellaire.
Le plan présenté ici nous offre une vue du centre ville de Guingamp en 1822. Le cartouche, la rose des vents et les couleurs (rouge pour les bâtiments civils, bleus pour les édifices religieux... ) sont d’autant d’éléments pour aider l’usager dans ses recherches administratives ou historiques. Pour prolonger l’étude, il convient de consulter deux types de documents. Tout d’abord les registres des états de section qui dressent la liste des parcelles par commune avec l’indication pour chacune d’elle de leurs propriétaires. Puis les matrices cadastrales qui présentent l’état des biens immobiliers de chaque propriétaire.

Sources complémentaires :
Archives départementales des Côtes-d’Armor
- Sous-série 4 Q : Hypothèques.
- Délimitons notre territoire : un dossier pédagogique sur le cadastre napoléonien (2008)
Autres ressources
- Le portail national de la connaissance du territoire
- https://cadastre.gouv.fr