Un mois, un inventaire

Un mois, un inventaire : les archives des papeteries Vallée

Brochure publicitaire des papeteries Vallée, première moitié du XXe siècle. (AD22, 77 J 209)
Brochure publicitaire des papeteries Vallée, première moitié du XXe siècle. (AD22, 77 J 209)

Les archives des papeteries Vallée (77 J et 24 FI) ont fait l’objet d’un classement et d’une description détaillée en 2022. A cette occasion, nous vous proposons de (re)découvrir l’histoire de la papeterie et la richesse de son fonds d’archives, conservé aux Archives des Côtes-d’Armor.

  • Associé à Aristide Andrieux depuis 1843 au sein de la société de fabrication de papier créée pour exploiter les papeteries mécaniques de la vallée de Morlaix, Jean-François Vallée quitte la région de Morlaix en 1854 pour fonder une nouvelle exploitation papetière familiale en Côtes-du-Nord, dans la vallée du Léguer. Il achète plusieurs moulins à blé et à eau longeant la rivière qui permettent d'apporter l'eau et l'énergie nécessaires à la fabrication du papier. Après avoir acquis plusieurs terrains situés sur les communes de Belle-Isle-en-Terre et de Plouvenez-Moëdec, la famille Vallée fait construire une usine de papeterie sur le site de Locmaria (ou Loc-Maria), ainsi que cinq maisons ouvrières dans la cour de l'usine. La Société Vallée, ses Fils et Compagnie est créée le 14 novembre 1856 et l'usine est mise en fonctionnement au mois de décembre. 

    L'usine de papeterie se modernise au début du XXe siècle avec l'électrification des machines et l'installation, en 1902, de l'éclairage électrique dans l'usine. Durant la Première Guerre mondiale, l'usine produit du coton blanchi servant à la fabrication de coton-poudre, une substance explosive utilisée dans les munitions. Après la guerre, la société reprend son activité de fabrication de papier et cherche à améliorer l'approvisionnement en énergie de l'usine. En 1920, l'Assemblée générale adopte le projet de construction d'un barrage hydroélectrique sur la rivière du Léguer, situé à 3 km en aval de l'usine, et d'une ligne haute-tension pour conduire l'électricité vers l'usine. La construction du barrage de Kernansquillec s'achève en 1922.

    La société prend le nom de Société anonyme des Papeteries Vallée en 1925. En 1936, sa production annuelle dépasse 2700 tonnes. Pendant cette période, l'usine emploie plus de 180 personnes. La Seconde Guerre mondiale ralentit fortement la production de l'usine, qui connaît des difficultés d'approvisionnement en matières premières et en combustibles. L'usine reprend progressivement son activité à la fin de la guerre. Malgré une croissance de la production annuelle, la société peine à faire face à la concurrence croissante et commence à connaître des difficultés financières. En 1961, les papeteries Vallées concluent un accord avec le groupe belge Genval et sa filiale, l'Union des Industries Papetières, qui rachète 85 % des actions de la société Vallée et devient actionnaire majoritaire. A la suite de l’échec du plan de redressement, le groupe Genval abandonne ses investissements financiers et la société des papeteries Vallée est dissoute le 30 juin 1964. L'usine ferme définitivement ses portes le 1er mars 1965.

    Le fonds d’archives des papeteries Vallée (1776-1978) documente l’histoire de l’usine et de la société de papeterie, de sa fondation par Jean-François Vallée en 1856 jusqu’à la fermeture de l’usine en 1965. Il comporte des documents relatifs à la constitution et à la dissolution de la société (actes de société, statuts, correspondance), à son administration (comptes rendus d’assemblée générale, procès-verbaux du conseil d’administration), aux relations extérieures de la société (rapports de visite et de voyage, correspondance avec le milieu de l’industrie papetière), au patrimoine (actes d'achat, de vente, d'échange et de location des terrains, construction d’infrastructures et entretien des machines), aux finances (livres des actionnaires, journaux de comptabilité, livres de caisse et de suivi des comptes, bilans et comptes rendus annuels d'exercice), à la gestion du personnel de l’usine et à la réglementation du travail, ainsi qu’à l’activité papetière (registres et rapports de fabrication, échantillons de papier, livres d’inventaire, correspondance avec les fournisseurs). 

    On notera la présence d’une partie iconographique avec de nombreux clichés de l’usine, des machines et du barrage de Kernansquillec, ainsi que des prises de vues aériennes du site de Loc-Maria et de la vallée du Léguer et des plans des bâtiments et des machines. 

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