Expositions virtuelles

Conservé aux Archives départementales des Côtes-d'Armor sous la cote 32 Fi, le fonds Jean-Baptiste Barat, du nom du photographe et éditeur de cartes postales installé à Saint-Quay-Portrieux au début du XX^e siècle, est constitué de plus de 2 000 clichés sur plaques de verre réalisées entre 1904 et 1931. Il a été acquis par le Conseil départemental des Côtes-d'Armor auprès du photographe Joël Jouas-Poutrel en 1992.

D'un intérêt documentaire et historique indéniable, ce fonds iconographique concerne essentiellement les côtes du Goëlo et du Trégor (notamment Binic, Étables-sur-Mer, Saint-Quay-Portrieux, Paimpol, Bréhat et Tréguier). L'ensemble représente ainsi une documentation de premier ordre sur l'histoire balnéaire, l'activité portuaire, l'architecture monumentale et les traditions populaires du département.

Les plaques de verre étant très fragiles, elles ont fait l'objet d'un important travail de numérisation en interne, avant la présentation en 2016 de l'exposition "Itinéraire photographique en Trégor et Goëlo au début du XX^e siècle". Cette exposition virtuelle en est le prolongement.

Fils de Jean Barat, sabotier de profession, et d'Isabelle Petie, sans profession, Jean-Baptiste Barat est né à Lestiac en Gironde le 23 janvier 1855. Il exerce la profession de valet de chambre à Paris quand il épouse, le 31 janvier 1885, Éléonore Marie Le Louarne, née à Étables-sur-Mer le 19 août 1856. De cette union est née une fille, Jeanne Henriette Marie, le 4 juillet 1890 à Paris.

Jean-Baptiste Barat apparaît dans le recensement de 1906 à Saint-Quay-Portrieux comme chef de famille et photographe. Il propose à sa clientèle toute sorte de travaux photographiques et édite des cartes postales qu'il vend en gros ou au détail.

Sa « Villa l'Abeille » de la rue de la Marne était son domicile, mais aussi son studio photographique. Les nombreuses photographies qui la représentent révèlent notamment un intérieur bourgeois, agrémenté de portraits de l'empereur Napoléon III et de l'impératrice Eugénie qui traduisent l'attachement de Barat au bonapartisme. Dans son jardin, l'oratoire dédié à la Vierge témoigne quant à lui de sa foi. Fidèle à la religion catholique et doté d'une forte sensibilité patrimoniale, Jean-Baptiste Barat a photographié des édifices cultuels emblématiques du département des Côtes-d'Armor et plusieurs scènes de la Fête-Dieu à Saint-Quay-Portrieux.

Lors de ses voyages, en Bretagne ou à l'extérieur, Jean-Baptiste Barat ne manquait pas d'utiliser son appareil photographique pour immortaliser ses pérégrinations. Ses clichés mettent ainsi en scène quelques lieux de pèlerinage emblématiques, à l'instar de la basilique Sainte-Anne-d'Auray (Morbihan) et des sanctuaires de Notre-Dame de Lourdes (Hautes-Pyrénées), ainsi que des monuments phares de la capitale, tels que l'Arc de Triomphe et la Tour Eiffel, ou la manifestation exceptionnelle que fut l'Exposition universelle de 1900.