Depuis leur création dans le contexte de la crise des Gilets Jaunes de l’hiver 2018-2019, les cahiers citoyens, également connus sous le nom de « cahiers de doléances », sont régulièrement sous les feux de l’actualité. Ils sont devenus un objet polémique. Témoins d’un moment historique, ils forment un corpus varié, d’une grande richesse informationnelle sur l’état et les aspirations de la société. Ils sont au centre des sollicitations de chercheurs désirant en mener l’étude systématique. 

Le contexte de production

En décembre 2018, à l’initiative de l’Association des maires ruraux de France, des cahiers de doléances et de propositions ont été ouverts dans des communes. 
En janvier 2019, le lancement du Grand débat national par le Premier ministre a donné lieu à : 

  • la rédaction de propositions rassemblées dans les cahiers ouverts en mairie 
  • des contributions individuelles et collectives directement sur le site internet du Grand Débat
  • des comptes rendus de réunions d’initiative locale déposés sur le site internet du Grand Débat

Cette production a le statut d’« archives publiques » (= archives produites par l’administration, conformément au code du patrimoine), ce qui rend obligatoire, en cas d’intérêt historique, le versement dans un service public d’archives à des fins de conservation définitive. L’intérêt historique est réel : instantané de la société française ; revendications, doléances, propositions mais aussi opinions et témoignages.

Cahiers citoyens ou cahiers de doléances ? Les intitulés des cahiers eux-mêmes varient. Pour éviter la confusion avec les cahiers de doléances de 1789, auxquels les Archives départementales des Côtes-d’Armor ont consacré une exposition et une programmation culturelle en 2024-2025, les Archives des Côtes-d’Armor ont privilégié l’appellation générique de cahiers citoyens.