La fabrique des origines. Métamorphoses de la légende filiale des Tournemine (XVe - XIXe siècles)

La Société d'émulation des Côtes-d'Armor est la société d'histoire locale de référence pour notre département. Elle organise mercredi 14 mai à 15h30, aux Archives départementales, une conférence présentée par de Julien Bernard consacrée à la fabrique des origines. Métamorphoses de la légende filiale des Tournemine (XV^e - XIX^e siècles)

Les origines fabuleuses du lignage des Tournemine ont longtemps été reléguées au registre des mythes obscurs sur lesquels, sérieux oblige, on ne pouvait évidemment s’étendre davantage. Voilà une famille issue des rangs de la moyenne noblesse qui a priori motivée par son seul orgueil prétend descendre, au XII^e ou XIII^e siècles c’est selon les versions de la fable, d’un prince anglais, un certain Édouard, comte de Tournemine, oncle d’un roi d’Angleterre. 

Ce premier membre, exclu de la couronne Outre-Manche, chassé manu militari par un Lancastre, serait alors venu, à la tête d’un contingent armé, au secours d’un duc breton pour le rétablir. Victorieux, il obtient en récompense la main de la fille de ce dernier, une certaine Constance, des terres dans le Penthièvre et le droit d’édifier sa forteresse, La Hunaudaye.

C’est du moins le noyau dur autour duquel tournent différents récits de ces mythes, pour l’essentiel datés du XVI^e et du XVII^e siècles, qui ont traversé les siècles vraisemblablement dès la fin du Moyen Âge. Le propos de cette communication sera de donner à voir la lente sédimentation (et la critique progressive) de ces récits généalogiques du lignage que nous avons pu retrouver au sein des branches cadettes de la famille. 

L’essentiel sera surtout de rétablir les raisons qui soutiennent les variations par petites touches de ces récits. Assurément, ces légendes répondent à un impératif, la construction du prestige. Au fond, il s’agit bien de décrypter ce qui derrière le mythe nous renseigne sur les positions sociales et politiques du lignage aux époques où ils se sont plu à inventer et diffuser ces fables.

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