Les plans-terriers de la seigneurie de Lamballe, élaborés entre 1785 et 1789 dans le cadre de la réformation du duché de Penthièvre, sont consultables en ligne.

  • Présentation des documents 

    Au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, lorsqu'un grand seigneur souhaitait connaître l'étendue et les revenus de ses terres, les limites et les droits de ses fiefs, il proclamait une réformation de son domaine. L'administration seigneuriale comparait alors les anciens aveux aux nouveaux documents produits par les vassaux, les mettait à jour, les recopiait et les consignait dans des registres désignés sous le terme de « terriers ». Commencée au XVIe siècle, la réformation du duché de Penthièvre reprit en 1777, date à laquelle fut dressé « un plan d'arrangement pour les archives du duché ». En 1783 débuta une nouvelle campagne afin que les hommages et aveux fussent rendus à la seigneurie de Lamballe, membre du duché par lequel devait commencer la réformation.

    Parmi les actes de la réformation de la seigneurie de Lamballe, une centaine de plans manuscrits, conservés aux Archives départementales des Côtes-d'Armor, constituent un admirable cadastre, que la Révolution ne permit pas d'étendre aux autres seigneuries du duché. Ces plans-terriers, ainsi que les « tables d'application » correspondantes, ont été élaborés entre 1785 et 1789 dans le cadre de la réformation du duché de Penthièvre. Les plans sont classés dans l'ordre alphabétique des noms de paroisses, suivis le cas échéant de ceux de leurs trèves.

    Au total, 17 paroisses ont été cartographiées, parcelle après parcelle, ce qui correspond à 122 feuilles de dessins. Ces feuilles sont en général au format dit « grand aigle » (75 x 105 cm) et présentent des retombes si l'espace dessiné ne rentre pas dans le rectangle réglementaire. Ces plans étaient destinés à faciliter le processus de gestion des féodalités du duché. Le but était de cartographier méthodiquement toutes les parcelles afin de faire ensuite « l'application des titres au plan » et d'être ainsi en mesure d'en recevoir les hommages et aveux de manière efficace.

    Ces plans marquent une étape dans le processus d'évolution des procédés de dessin, qui aboutit au début du XIXe siècle à la réalisation du premier cadastre. Ils ont d'ailleurs toutes les caractéristiques du cadastre - unité d'échelle des longueurs pour obtenir une reproduction rigoureuse du parcellaire, représentation de tous les objets en plan, même symbolisme de la figuration pour l'ensemble des feuilles de l'atlas - à une exception près : quelques distorsions dans la représentation des formes du parcellaire résultent du fait que tout repose sur la mesure des longueurs et pas sur celle des angles.

    Ces plans, assez peu différents par les informations qu'ils donnent du cadastre napoléonien, permettent une assez bonne connaissance du parcellaire (taille et disposition des parcelles) et des formes de dispersion de l'habitat. Ils ne permettent pas, en revanche, d'individualiser les exploitations agricoles, ni de dire comment étaient utilisées les cultures.

    Deux types de registres complètent les plans :

    • les « répertoires des plans », où sont précisés numéro de parcelle, nom de la parcelle, nature, contenance, nom des chefs-lieux, propriétaire (1 E 500 à 505) ;
    • « l'application des titres au plan », où sont consignées les informations suivantes : nom de chaque propriété, nature (terre, landes, prés, bâtiments), date, nom du propriétaire, numéro des boîtes, folio des registres, article des titres, nature des propriétés, contenu suivant les titres, débornement, nature des mouvances, rentes féodales, rentes foncières, contenu suivant l'arpentage, numéro du plan (1 E 506 à 534).

    Ces registres ne sont pas numérisés et sont à consulter sur place, dans notre salle de lecture.